Cancer du sein à la plage : conseils d’été pour mieux vivre son corps et son image
Tatiana Collin – Pau
Quand on a été opérée d’un cancer du sein, aller à la plage n’est pas toujours une évidence. Exposer son corps, assumer les cicatrices, se sentir regardée, chercher des solutions confortables ou esthétiques… tout cela peut transformer un simple moment au bord de l’eau en véritable défi. Je vous partage ici des conseils issus de mon expérience d’accompagnement, de mes échanges avec les patientes, et de mes propres découvertes. L’objectif est simple : vous aider à retrouver du plaisir à aller à la plage, avec ou sans reconstruction, mais toujours avec respect pour votre corps.
Quand vos seins veulent aller à la plage : les mamelons auto-adhérents
L’histoire de Cécile (et moi)
Un jour, une patiente est venue me voir pour une dermopigmentation de l’aréole après une reconstruction par prothèse. Lors de notre échange, elle m’a dit très franchement : « C’est bien beau votre effet 3D en trompe-l’œil, mais moi, quand je vais sur la côte le week-end avec mes copines, j’ai l’impression que tout le monde voit que je n’ai pas de mamelon d’un côté. Alors, je veux du relief. Du vrai. Du sein qui pointe ! » Cécile (prénom fictif) a eu son tatouage, comme elle le souhaitait, pour pouvoir se regarder dans le miroir en sortant de la douche. Mais je l’ai aussi orientée vers une solution complémentaire, pour la plage cette fois-ci : le mamelon auto-adhérent.
Pourquoi utiliser un mamelon auto-adhérent ?
Parce qu’un effet 3D en tatouage ne se voit pas sous un maillot de bain. Certaines femmes ont besoin de ce volume, ce petit relief visible pour se sentir à l’aise sur la plage, en particulier lorsqu’elles portent une prothèse externe ou un maillot sans rembourrage.
Où s’en procurer et à quoi faire attention ?
Je conseille de passer par des boutiques spécialisées, des parapharmacies ou des sites de vente français. La certification européenne (CE) est essentielle. Les colles utilisées (généralement en silicone) doivent être identifiées. Un conseil personnel : fuyez les plateformes e-commerce à très bas coût.
NON aux mamelons vendus par lot à prix cassé sur des sites étrangers, pour des raisons écologiques, éthiques, et de sécurité sanitaire.
Deux modèles testés
J’ai comparé deux modèles de mamelons auto-adhérents :
• Le modèle simple et accessible : bon maintien, deux tailles, deux coloris, environ 19,90 € l’unité.
• Le modèle plus élaboré : rendu plus naturel, fondu de la couleur plus subtil, bord plus fin. Vendu par paire, environ 61,90 €.
À vous de choisir selon vos besoins et votre budget. Le but est de vous sentir bien dans votre maillot, sans compromis entre esthétique et confort.
Ce qu’il faut savoir
Les mamelons auto-adhérents résistent à l’eau (à condition d’éviter les vagues façon machine à laver), se posent sur la peau nue ou sur la prothèse externe, et se nettoient simplement à l’eau claire avant rangement.
Quand votre corps veut du soleil, mais seulement ses bienfaits : les vêtements anti-UV
Pourquoi éviter les crèmes solaires à répétition
Les crèmes solaires sont utiles, bien sûr, mais elles ont leurs limites : application régulière, composition pas toujours clean, et surtout impact sur les milieux aquatiques. Alors, pour les zones sensibles ou opérées, les vêtements anti-UV sont une très bonne alternative.
Une solution à la fois élégante et protectrice
Certaines marques sportives ou spécialisées en lingerie médicale proposent des maillots et t-shirts anti-UV. Mais j’ai aussi eu un vrai coup de cœur pour une initiative française née du vécu d’une femme touchée par un cancer de la peau. Elle a imaginé une ligne de vêtements certifiés UPF 50+, fabriqués en Europe avec des tissus labellisés Oeko-Tex. Ce sont des vêtements confortables, élégants, durables, pensés pour toutes les morphologies et pour toute la famille. Parce que oui, on peut se protéger du soleil sans renoncer à son style.
Quand votre tête refuse le coup de chaud : les alternatives à la perruque
Perruque et plage : pas toujours compatibles
La perruque en été, surtout à la plage, peut être une vraie galère : chaleur, inconfort, démangeaisons, transpiration. Et elle n’empêche pas de devoir porter un chapeau par-dessus…
La solution : la casquette-turban
Je conseille souvent la casquette-turban, aussi appelée casquette-chimio. Elle est douce, respirante, légère. Certains modèles sont fabriqués en coton de bambou ou dotés de la technologie 37.5®, qui aide à réguler la température et limite la transpiration. Ces casquettes sont prises en charge (partiellement ou totalement) par certaines mutuelles ou par la Sécurité sociale. En boutique spécialisée, vous serez bien conseillée, et pourrez choisir une matière, une forme, une couleur qui vous correspondent.
Quand votre esprit dit « je veux encore plus de conseils »
Promis, la prochaine fois, je vous parlerai des maillots de bain pour les femmes qui ont choisi (ou pas pu) faire une reconstruction mammaire. Mais si vous êtes curieuse maintenant, allez faire un tour sur le site RoseUp.
Vous y trouverez des modèles, des astuces, et surtout des témoignages. Vous pouvez aussi consulter les sites de certaines marques partenaires ou de boutiques spécialisées pour trouver :
• des maillots adaptés
• des accessoires de tête
• des compléments pour vos hauts de maillot
Conclusion
Aller à la plage après un cancer du sein, ce n’est pas qu’une question de cicatrices ou de maillot. C’est une démarche personnelle, intime, pleine de défis… mais aussi d’envies. Vous avez le droit de vous sentir bien, fière, à l’aise. Avec ou sans sein reconstruit, avec ou sans cheveux. Le soleil est à tout le monde, et surtout à celles qui ont traversé l’ombre.
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